Au nom de la justice et de la vérité

Le mardi 29 janvier marquait les trois années de la disparition de notre confrère Birama Touré. Les nombreuses recherches, démarches, interpellation de ses proches, amis, des organisations professionnelles de la presse sont restées jusqu’ici infructueuses.
Un article paru dans deux journaux à une période de relativement récente tend à créditer la thèse de son enlèvement par la Sécurité d’Etat, suivi de sa détention en un lieu secret de la périphérie de Bamako. Il y aurait subi la torture, la privation de nourriture et surtout de soins médicaux qu’exigeait la maladie dont il souffrait.
Il serait décédé de ces mauvais traitement et son corps nuitamment enseveli (?) en un endroit connu de ceux-là seuls qui lui ont arraché la vie à la veille de son tout-premier mariage qu’il ne consommera jamais.
Des informations distillées çà et là ont tenté d’expliquer, voir justifier son rapt, suivi de sa mort plus que probable, par le chantage qu’il aurait exercé sur une personnalité politique appartenant au premier cercle du pouvoir en place. Peu importe qu’elles soient fondées ou non. Le chantage, ni aucun autre motif si grave soit-il ne saurait légitimer le kidnapping d’une personne et sa mise à mort suite à des sévices corporels et au manque de soins.
Au Mali, la loi détermine la procédure devant être suivie à l’encontre d’une personne suspectée de se livrer au chantage et la châtier le cas échéant. Il n’appartient à aucun individu ni groupe d’individus de substituer à elle pour se rendre justice. Si un tel comportement devait prospérer, ce serait la fin de la loi.
Aussi, il importe que l’individu ou le groupe d’individus impliquées dans l’homicide- volontaire ou involontaire de notre confrère-soient identifiés, poursuivis, jugés et condamnés à la hauteur de leur crime, si crime il y a.
Par- delà l’impératif de justice, les proches, les amis, les collègues, les confrères de Birama Touré ont le droit de connaître la vérité sur le sort qui lui a été fait. Pour être délivrés du tourment qui les habite relativement aux circonstances de sa ‘’disparition’’. Et pour accéder à ses restes-s ‘ils sont accessibles- et organiser des funérailles selon le rite musulman pour qu’il repose en paix.
Saouti Haïdara
Source: l’Indépendant