Pour la bonne marche de la campagne agricole 2019 -2020: Les fournisseurs d’intrants réclament plus de 3 milliards de FCFA au titre des arriérés de leurs prestations sur les campagnes 2017-2018 et 2018-2019

Pour la bonne marche de la campagne agricole 2019 -2020 Les fournisseurs d'intrants réclament plus de 3 milliards de FCFA au titre des arriérés de leurs prestations sur les campagnes 2017-2018 et 2018-2019
En prélude à la journée des paysans, prévue le 18 juin prochain et à la veille de l’ouverture de la campagne agricole 2019-2020, le groupement des importateurs et distributeurs agréés des intrants agricoles du Mali a animé, le week-end dernier, une conférence de presse au cours de laquelle ses responsables ont dénoncé un certain nombre de disfonctionnements qui risquent d’entraver la bonne marche de la prochaine campagne si des mesures adéquates ne sont pas prises à temps pour remédier à la situation qui prévaut.
Pilier économique par excellence, le rendement agricole, selon le chargé de communication du groupement, Mamoutou Tangara risque d’être en péril cette année à cause des difficultés que traversent les importateurs et distributeurs des intrants. Au nombre de ces difficultés, nous pouvons citer le non-paiement des arriérées des prestations des campagnes 2017-2018 et 2018-2019, le débat autour de la caution technique et la tentative d’exclusion de certains fournisseurs agrées entre autres.
A l’en croire, la question du paiement des prestations des campagnes 2017-2018 et 2018-2019 demeure un véritable souci. Bien qu’une décision ministérielle en date du 1er novembre 2018 ait été prise, autorisant la Direction des Finances et du Matériel à payer les prestataires sur un budget spécialement alloué au paiement des distributeurs qui se sont sacrifiés pour servir la Nation pendant des années, des administrateurs véreux ont orienté ce fonds ailleurs. D’un montant de 4. 424. 404. 000F CFA, ce fonds devrait être mis à la disposition de 31 fournisseurs. Mais, à en croire M.Tangara, seuls les dossiers de 8 fournisseurs considérés comme des poids lourds ont été retenus au niveau de la DFM. A ses dires, les autres, quant à eux ont vu leurs dossiers rejetés parce qu’ayant refusé de verser des dessous de tables à des agents de la DFM du ministère de l’agriculture qui traitaient les dossiers.
» Ces derniers ont créé des manœuvres en refusant de payer le droit des paisibles citoyens estimés à plus de 3 milliards. Ceci prouve la mauvaise foi et le comportement frauduleux de ces Commis de l’Etat qui ne pensent qu’à leur propre intérêt « , a-t-il poursuivi.
En ce qui concerne le débat autour de la caution technique, des mesures adéquates, selon le chargé de communication du groupement, doivent être prises pour accompagner les fournisseurs dans le processus d’octroi de caution technique. Malheureusement, chaque année de nouvelles dispositions sont prises pour modifier la procédure d’obtention de ce document.
» Cette polémique suscite toujours des débats entre l’administration et les fournisseurs ou entre fournisseurs et paysans. Toute chose qui perturbe le bon déroulement de la campagne » a déclaré M.Tangaré .
Et de préciser que la caution technique est le seul document servant de bon d’achat subventionné que le gouvernement offre aux paysans selon la dimension de leur parcelle agricole pour qu’ils puissent se ravitailler auprès d’un fournisseur habilité. Sa livraison à temps aidera donc le paysan à connaître sa dotation pour entamer ses travaux champêtres. » Pour mettre fin à ce débat, il faut que la caution technique retourne à la case de départ. C’est à- dire maintenir la procédure ancienne qui est connue et maitrisée par tous les acteurs. Sans quoi, les obstacles ne finiront jamais » a ajouté le conférencier.
A ces problèmes, il faudrait aussi ajouter la tentative d’exclusion de certains fournisseurs du processus. En effet, selon M.Tangara, certains cadres de la Direction nationale de l’agriculture veulent les écarter de la liste de certains fournisseurs qu’ils veulent faire remplacer par de nouveaux qui, dans la plus part des cas, n’ont ni le moyen, ni l’expérience pour effectuer ce travail d’intérêt national.
« Par favoritisme, ils veulent écarter les plus expérimentés. Ecarter les fournisseurs de proximité, c’est de priver les paysans à avoir les intrants de qualité à temps réel et cela ne produira que des conséquences dramatiques » a ajouté M.Tangara. et de saisir l’occasion pour interpeler les hautes autorités à s’impliquer pour la résolution de ces problèmes et pour honorer le Président de la République qui est entrain de s’investir personnellement pour permettre à notre pays de retrouver sa place d’antan de premier producteur africain du coton et de grenier de l’Afrique.
Ramata S.Kéita
Source: l’Indépendant