Tunisie : un journaliste convoqué pour un article sur la Première ministre

Pour avoir publié un bilan peu flatteur de la première année au pouvoir de Najla Bouden, le directeur de Business News a été entendu plusieurs heures par la justice. De quoi craindre, pour la liberté de la presse, une application inquiétante du décret-loi sur la cybercriminalité de septembre.
Le 14 novembre à 11 h, en recevant une convocation le priant de se présenter le jour même à 15 h à la brigade criminelle du Gorjani (Tunis), Nizar Bahloul, directeur du média en ligne Business News, ne pensait pas que la réalité rattrapait l’une de ses chroniques. Lui qui, au mois de février, écrivait : « Ça a l’air d’une blague, mais on y va tout droit. Après l’Assemblée, le gouvernement et la justice, les médias vont devoir se soumettre aussi. » Il ne pensait pas non plus être l’un des premiers qui aurait à vivre, donc à témoigner, d’un interrogatoire en bonne et due forme sur un article du 10 novembre intitulé : « Najla Bouden, la gentille woman » et signé Raouf Ben Hedi.
Source: Jeune Afrique